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La réduction de la surface cultivée, conjuguée à un printemps frais et humide, a conduit à une baisse de la production de betteraves sucrières de 6 % par rapport à 2015, pour s’établir au-dessous de 1,3 million de tonnes. Combiné aux teneurs en sucre, ce recul s’est traduit par une production de sucre en baisse par rapport à l’année précédente, puisqu’elle est passée de 234 000 à 214 000 tonnes.

Surface agricole utile en fonction des modes dutilisation

Evolution de la rentabilité de la culture betteravière 

Le prix européen pour le sucre est passé d’environ 430 à 480 euros la tonne durant l’année sous revue, poursuivant sa hausse jusqu’à 498 euros la tonne à l’été 2017. Du fait de l’application de la solution dite du double zéro, le niveau des prix européen conjugué au taux de change s’est répercuté sur les prix suisses. Accordée avec l’Union européenne, la solution dite du double zéro prévoit la suppression des mesures de compensation des prix pour le sucre entrant dans la composition des produits transformés. L’économie agroalimentaire en aval doit en effet bénéficier de prix comparables à ceux pratiqués dans l’Union européenne afin de maintenir sa compétitivité sur les marchés européen et suisse. La protection douanière pour le sucre vise, conformément à l’article 5 de l’ordonnance sur les importations agricoles, à ce que les prix du sucre importé, majorés des droits de douane et de la contribution au fonds de garantie, correspondent aux prix du marché dans l’Union européenne. L’OFAG réexamine la protection douanière tous les mois.

Pour contrer la perte de rentabilité des cultures de betteraves sucrières liée à la baisse des prix, le Conseil fédéral a décidé d’augmenter la contribution à des cultures particulières accordée à la culture de betteraves sucrières, en la faisant passer de 1600 à 1800 francs par hectare avec effet rétroactif au 1er janvier 2016. Le budget a permis cette hausse des contributions car l’évolution des surfaces aménagées en cultures soutenues au moyen de contributions à des cultures particulières et que le besoin financier pour la valorisation des fruits ont été plus modestes que ce qui était attendu.

Commerce extérieur 

Durant l’année sous revue, 96 000 tonnes de sucre ont été importées et 104 000 tonnes exportées, en grande partie sous forme de sucre contenu dans des produits agricoles transformés. Les exportations ont donc baissé en 2016 par rapport à l’année précédente.

La Commission européenne publie le prix moyen du sucre dans l’UE avec un décalage de deux mois. En revanche, les valeurs douanières  des importations en Suisse sont déclarées à chaque dédouanement. Les contenus des contrats de livraison tels que le moment de la conclusion des contrats, la quantité annuelle livrée ou la qualité des marchandises ne sont pas saisis lors du dédouanement.

Si l’on exclut mensuellement de la statistique du commerce extérieur les prix pondérés des quantités de sucre importées (numéro du tarif 1701.9999) et qu’on les compare au prix du marché européen, il ressort que le prix moyen dédouané se situe toujours au-dessus du prix du marché de l’UE depuis 2015. Le prix moyen comprend aussi des qualités de marchandises spéciales, telle que le sucre bio, avec un prix plus élevé à la clé. Lorsque le sucre à prix élevé occupe une part importante des quantités importées mensuellement, cela se traduit par un prix moyen également plus haut.

En comparant mensuellement le prix importé le plus bas au prix du marché de l’UE en fonction du pays d’origine, on s’aperçoit que le sucre importé de l’UE qui n’a pas été produit sous quota se situe – non dédouané – largement au-dessus du prix du marché européen (sucre produit sous quota). Après dédouanement, ces prix du sucre dépassaient généralement le prix moyen européen. En décembre 2016 et en janvier 2017, la marchandise importée au prix le plus bas a représenté moins de 5 % du total mensuel, alors que les parts ont dépassé 40 % en novembre 2016 et de février à mai 2017.

Ces importations ont eu lieu à une période où la cotation du sucre à la bourse de Londres, déterminante en la matière, se situait au niveau du prix du marché européen, également en hausse, et où la protection douanière suivant la méthode de calcul de
5 francs par 100 kg ne s’appliquait plus. Le calcul tient compte de relevés effectués à trois reprises et inclut les notifications des négociants pour déterminer le prix sur le marché mondial. Si la protection douanière n’était fixée que sur la base d’une observation mensuelle et de la cotation en bourse, elle aurait pu temporairement tomber à zéro, comme cela c’était déjà produit en 2011.

Il apparaît dès lors que la fixation de la protection douanière se trouve toujours à la croisée d’intérêts divergents de la production et de la transformation indigène du sucre, d’une part, et des contrats à court et plus long terme, de l’autre. Bien qu’il faille s’attendre à une plus grande volatilité des prix dans le contexte de la suppression des quotas de sucre par l’UE, l’industrie de transformation en aval doit pouvoir se procurer du sucre au prix du marché européen. Dans le cas contraire, elle risque de perdre des parts de marché dans l’Union européenne et en Suisse, avec à la clé un recul de la demande et des suppressions d’emplois aussi bien dans la production que la transformation de denrées alimentaires en aval. C’est d’autant plus vrai qu’environ
80 % du sucre produit en Suisse est transformé : la demande de l’industrie de transformation indigène se répercute directement sur la bonne santé des deux sucreries réunies sous l’égide de la société Sucre Suisse SA.

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Commerce extérieur

Hans-Ulrich Tagmann, OFAG, Secteur Produits végétaux, hans-ulrich.tagmann@blw.admin.ch

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